Émincés de bœuf caramélisés

En réalité, dès l’époque glacière les hommes trouvèrent le moyen de l’inventer à coups de massue. L’histoire dit qu’après avoir dégoté un mammouth et parce qu’ils ne pouvaient pas l’ingurgiter en deux coups de cuillère à pot, les hommes s’acharnèrent à maltraiter la viande jusqu’à ce qu’elle se réduise en une sorte de bouillie purée, et la mirent de côté dans la glace (d’où l’on s’aperçoit que le congélateur n’est pas non plus une grande trouvaille), afin de la déguster plus tard. Sauf qu’ils n’ont pas retrouvé l’endroit. C’est ainsi que quelques années plus tard, un Viking affamé passant par là et tombant par hasard sur le butin, se frotta de plaisir anticipé la panse, se fit un festin, et mourut bêtement d’une intoxication alimentaire. Faute au défaut de date limite de consommation (d’où l’utilité de l’invention de l’étiquette). Dans nos années soixante, nous n’avons finalement rien inventé, d’autant qu’entre la première trouvaille et la nôtre fausse, de tout temps la viande fut hachée, malaxée, bref, le hamburger eut le temps de prendre mille tournures avant d’atterrir sur les tables du mercredi ou de pause midi-boulot.